La FFME vient de s'équiper d'une technologie brevetée et innovante issue de l'ISM pour la préparation des grimpeurs des équipes de France d'escalade.
Issue des travaux de recherche du Dr Laurent Vigouroux, maître de conférences Aix-Marseille Université, expert en biomécanique et en physiologie de la main à l’Institut des Sciences du Mouvement Etienne-Jules Marey, l’invention est une prise d’entraînement destinée à la pratique de l’escalade en loisir ou compétition.
Cette prise est instrumentée de capteurs qui mesurent l’action du grimpeur et communiquent des données à une application. Des algorithmes basés sur la recherche scientifique menée par le Dr Laurent Vigouroux permettent de traduire ces données en informations utiles pour les grimpeurs et les entraîneurs. Des exercices de suspensions et de tractions réalisés sur la Smart Board permettent de dresser le profil physiologique de l’athlète (force, endurance, résistance, puissance...) et de personnaliser des sessions d’entraînement.
« L’objectif de la Smart Board est de fournir aux grimpeurs des informations quantifiées sur leur profil physiologique, leur état de forme, sur leurs qualités et faiblesses pour leur permettre de progresser sur une base scientifique et individualisée, confie Laurent Vigouroux. La France est ainsi la première nation à s’équiper d’un outil d’entraînement indispensable à la performance de nos athlètes pour aller chercher des médailles aux JO. »
Développée au cœur des calanques sur le campus de Luminy, cette innovation vient de séduire la FFME afin de préparer les meilleurs grimpeurs français pour les Jeux Olympiques. Cet outil d’entraînement instrumenté et connecté, unique au monde, propose des programmes et suivis d’entraînements basés sur des recherches scientifiques.
« Jusqu’à présent l’entraînement en escalade est resté empirique et très exploratoire. La Smart Board permet de faire entrer la science et la physiologie dans ce sport. Cette innovation est probablement une des plus significatives de cette dernière décennie pour l’escalade », ajoute Clément Lechaptois, grimpeur de haut niveau qui a représenté la France aux JOJ de Nanjing en 2014, alors que l'escalade y était en démonstration.
Cette technologie brevetée a été soutenue par la SATT Sud-Est dans un programme de développement technologique, qui permet aujourd’hui de transférer une licence d’utilisation à la FFME et d’équiper les centres d’entraînement de l’équipe de France. Avec Smart Board, la recherche publique réinvente la pratique de l’escalade.
Une nouvelle approche de l’entraînement pour la FFME
Cette collaboration sur le projet Smart Board a été souhaitée pour optimiser le système de détection et de profilage des athlètes, mais aussi de disposer de méthodes modernes et connectées et pour l’entraînement. Ce projet met la FFME sur le chemin de la rationalisation de ses approches d’entraînement, une bonne chose en vue des Jeux de Paris 2024. Les deux centres d’entraînement de l’équipe de France, à Fontainebleau et Voiron, seront équipés de la Smart Board. La FFME bénéficie d’un financement spécifique du Ministère des Sports pour l’innovation dans le sport afin de supporter cet investissement.
« Notre collaboration avec la recherche publique a atteint un double objectif : optimiser la détection et le profilage et utiliser des méthodes modernes et connectées pour l’entraînement de nos athlètes. Ce projet accélère l’amélioration des approches d’entraînement de la FFME, relève Paul Dewilde, entraîneur et conseiller technique national. C’est un levier pour aller décrocher de l’or aux prochaines échéances internationales. »
« Je retiens une grande fierté d’avoir soutenu ce projet d’Aix-Marseille Université et du CNRS. La FFME utilise cette technologie en avant-première ; et ce sont les utilisateurs les plus exigeants, entraîneurs et athlètes, qui ont validé nos développements en usage, conclut Guillaume Gouvernet, chargé de transfert de technologies, SATT Sud-Est. Cette pépite innovante ne demande qu'à rencontrer son public et émerveiller les grimpeurs. »
A propos de la SATT Sud-Est
La SATT Sud-Est est un acteur clé du développement économique régional lié à l’innovation. Son cœur de métier – le transfert de technologies – consiste à protéger, développer et transférer les résultats de recherche des laboratoires publics des Régions Sud & Corse au monde socio-conomique. Objectif : permettre aux entreprises d’acquérir des innovations fiabilisées et mieux adaptées à leurs enjeux industriels. SAS au capital social de 1 M€, ses actionnaires et partenaires fondateurs sont les Universités d’Aix-Marseille, Nice Sophia Antipolis, de Toulon, d’Avignon, de Corse, l’Ecole Centrale Marseille, le CNRS, l’Inserm et la Caisse des Dépôts; l’AP-HM et le CHU de Nice. Projet financé avec le concours de l’Union Européenne avec le Fonds Européen de Développement Régional.