jeudi 9 janvier
13 à 14h dans la salle des thèses FSS
Marie Fabre (postodoc au CRPN, Marseille St Charles), invitée par O. Coq et L. Mouchnino
Proprioception et tact : intégration corticale dans le contrôle postural
Abstract
Tout mouvement est le résultat d’interactions entre : les informations sensorielles périphériques, les représentations du corps et les mécanismes centraux, notamment dans le maintien de l’équilibre et la locomotion. Ces tâches motrices dépendent ainsi de différentes informations sensorielles tel que la vision, la proprioception, le tact et les informations vestibulaires.
Dans un premier temps, , je me suis focalisée sur les informations tactiles plantaires car la sole plantaire est l’interface directe entre la surface d’appui en position debout et le corps. Ces informations tactiles plantaires sont médiées par des mécanorécepteurs tactiles répondant à différentes déformations mécaniques de la peau, notamment à la pression. La pression appliquée sur la sole plantaire va calibrer la quantité d’informations sensorielles tactiles disponibles pour la mise à jour des représentations du corps dans l’espace et le maintien de l’équilibre. Or, selon les oscillations posturales du corps en position debout etle poids, cette pression peut varier et peut être optimisée. Nous avons ainsi évalué les interactions entre les afférences sensorielles tactiles plantaires et les mécanismes corticaux dans différents cas : 1/ différences entre large et faible oscillations posturales dans une population saine 2/patients obèses (surpression sur la sole plantaire) 3/ patients avec perte vestibulaire (compensation tactile). Dans ce sens nous avons analysé le contrôle postural (mesure du déplacement du centre de pression et du centre de masse), l’activité corticale (électroencéphalogramme) et l’activité musculaire (électromyogramme) 1/ pendant les larges et faibles oscillations 2/ chez des patients obèses sans et avec allègement de poids du corps dans un système AlterG 3/ chez des patients avec perte vestibulaire avec et sans système de compensation tactile.
Dans un deuxième temps, je me suis davantage focalisée sur la proprioception dans le maintien de l’équilibre et la locomotion et notamment comment optimiser l’intégration des informations proprioceptives. En effet, il est possible de solliciter spécifiquement les récepteurs proprioceptifs via deux techniques de stimulations (respectivement mécanique et électrique) : la vibration localisée et la stimulation électrique somato-sensorielle. Ces deux techniques ont déjà démontré des effets positifs sur la proprioception et le contrôle postural. Ainsi nous avons comparé chez des personnes âgées en bonne santé et des enfants atteints de paralysie cérébrale l'efficacité de 4 différents types d’interventions de 8 semaines : exercices posturaux seuls, ou combinés à l’utilisation des stimulations proprioceptives (vibration, stimulation électrique, ou association des deux). Pour cela nous avons analysé le contrôle postural, le contrôle de la force musculaire (enregistrement de la force sous-maximale maintenue), les capacités de marche (6MTW, TUG, 10MTW) et les adaptations nerveuses sous-jacentes chez les personnes âgées seulement (potentiels moteurs évoqués par TMS, réflexe H) avant et après interventions.