20 juin 2024
13:00 à 14:00
Etudier la locomotion des primates non-humains en contexte expérimental : contexte, possibilités, limites (Salle des thèses FSS)
F. Druelle (Musée Histoire Naturelle Homme Préhistorique, UMR 7194), invité par L. Vigouroux
Résumé : Les performances locomotrices jouent un rôle majeur dans l’adaptation et la survie des espèces. Elles représentent également des sujets d’intérêt pour la médecine et le sport. Mieux les comprendre est donc un défi majeur, porteur d’enjeux importants pour les sociétés humaines. L’anthropologie biologique s’intéresse à l’humain dans sa dimension évolutionnaire et biologique large. Elle interroge donc l’origine de notre espèce au sein du clade auquel nous appartenons, les primates. La question de l’évolution de notre appareil locomoteur, très spécialisé par rapport aux autres primates, est un sujet d’actualité et de grand intérêt pour la recherche fondamentale. Notre compréhension de la transition évolutionnaire depuis des primates quadrupèdes généralistes vers des hominines bipèdes spécialisés reste limitée. Ce contexte nécessite donc d’étudier les espèces qui sont les plus proches de nous pour dépeindre une image plus holistique de l’évolution de nos performances locomotrices. L'utilisation d'animaux coopératifs qui peuvent se déplacer librement dans une configuration expérimentale nous permet de collecter des données précieuses et pertinentes, les rendant ainsi reproductibles et comparables entre les espèces. Néanmoins, à ce jour, l'utilisation de techniques dites de renforcement positif pour étudier la locomotion des primates non humains reste peu développée. Sur la base des connaissances actuelles et de l’expérience que j’ai acquise depuis mes premiers travaux sur les primates non-humains, je présenterai ici une approche expérimentale qui vise à atteindre les standards de l'étude du mouvement humain chez un primate non humain, le babouin olive, Papio anubis, grâce à l'utilisation de techniques de renforcement positif. Je présenterai le contexte du protocole d’entraînement qui a été mis en place à la Station de Primatologie du CNRS à Rousset (France), les possibilités offertes par de tels protocoles et leur limite. Je présenterai les résultats de nos études sur l’activité musculaire notamment pendant la marche quadrupède, bipède et le grimper chez les babouins.